"C'est le cadeau que mon fils nous a rapporté d'Afrique. Elle est noire mais elle est belle"...
ainsi parle Marie-France Séguin, la belle-mère française de Bambi.
Bambi la Sénégalaise a quitté l'Afrique pour suivre Antoine et, de maladresses en malveillances,
d'humiliations en déconvenues amoureuses, découvre, sous le regard de l'autre, la douleur de la
solitude et de l'exil.
Bambi raconte comment elle doit faire face (et bonne figure) devant la commisération, la bêtise
et les insultes à peine dissimulées sous des tonnes de compassion mal pensante. Comment la
Belle doit remiser ses rêves et ses attentes lorsque le Prince n'a plus de manières princières et
que ses charmes ont perdu de leurs attraits...
Bambi se réfugie alors au creux de sa mémoire, revient aux premières douleurs, aux souvenirs de
l'enfance, à la mort des parents, aux vexations de l'instituteur, au viol du voisin.
Bambi, dans ses mots et ses cris, forts et vrais, crus et drus, pour transmettre et vaincre la
douleur, assumer la rupture et partir sur les traces, les amours et les plaisirs qu'elle pourra
choisir.
Bambi comme le faon de Walt Disney, pour dire les mirages de l'enchantement et dénoncer leurs
revers tout aussi brutaux qu'ils ont été étincelants.
Bambi comme Maïmouna Gueye, seule en scène, poursuivant l'intimité de sa quête afin de
déjouer les pièges de l'intégration, se débarrasser de l'artifice et des faux semblants, parvenir à
l'évidence, à la "nudité toute simple", celle qui permet de dire : "Me voici aujourd'hui,
simplement moi. Je suis."
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