Le confinement ou la révélation de l'effondrement de la république divine, symbole d'une gouvernance tyrannique, est un roman politique. En Afrique, à l'exception des rares cas, le but de la politique semble être de garder la population inquiète, en la menaçant d'une série ininterrompue de dangers imaginaires. Les Etats de la région subsaharienne sont un autre type de ces lieux où, l'efficacité de ces politiques de la peur serait due au fait que, l'évaluation des risques et les façons de s'en protéger résulteraient d'un comportement émotionnel entretenu par les hommes politiques en ce que, la mentalité collective y est guidée par l'emportement, les mœurs, voire par l'émotion et non par la pensée ; ce qui escamote les pratiques démocratiques. Partant de la question du confinement liée à l'expansion du coronavirus, Daniel Tongning, poète à l'imagination et à l'observation puissantes, montre que cette pandémie a révélé dans cette région et au Cameroun, la divinisation des pouvoirs et l'existence de la République divine qui, centralisant l'ordre et le pouvoir autour d'une minorité et adoptant des politiques à court terme, encouragent les peurs, créent la division, sapent l'Etat de droit et les droits humains, entretiennent le tribalisme, divisent les populations ramenées au niveau des pantins paniqués ou des stoïques silencieux, augmentent les inégalités et sèment les germes de nouvelles violences et conflits. C'est une sorte d'effondrement des valeurs pour les acteurs qui aiment la démocratie et le bonheur des peuples, que le lecteur est invité à méditer.