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Blood Diamond

  • Blood Diamond
Genre : Drame
Code ASIN : B000PWQXK4

Date de sortie : Mercredi 01 août 2007
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv

La Sierra Leone, durant la sanglante guerre civile des années 1990…
Le premier est mercenaire, le second est un modeste pêcheur Mende. Tous deux sont Africains, mais rien, dans leur trajectoire personnelle, ne permettait d'anticiper qu'un jour Danny Archer (Leonardo DiCaprio) et Solomon Vandy (Djimon Hounsou) uniraient leurs efforts dans la même quête : récupérer un précieux diamant rose susceptible de changer à jamais leurs destins…
© 2007 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved

Fiche technique

Réalisé par Edward Zwick, le drame d'action BLOOD DIAMOND est interprété par Leonardo DiCaprio (cité à l'Oscar pour AVIATOR), Jennifer Connelly (Oscar pour UN HOMME D'EXCEPTION) et Djimon Hounsou (cité à l'Oscar pour IN AMERICA).

Le scénario est de Charles Leavitt (LES PUISSANTS), d'après une histoire de Leavitt et C. Gaby Mitchell.

BLOOD DIAMOND est produit par Paul Weinstein (SA MÈRE OU MOI), Marshall Herskovitz, Edward Zwick, Graham King (AVIATOR) et Gillian Gorfil (DANGEROUS GROUND).

Bonus

En dehors de la bande-annonce, le bonus du dvd se résume à un commentaire sur toute la durée du film par le réalisateur Edward Zwick lui-même.
Hormis le fait qu'il ne semble exister ni doublé en français ni sous-titré, c'est extrêmement intéressant : on revoit le film en son entier avec cette voix-off nous racontant tout ce qu'un réalisateur (qu'on ne verra jamais) peut avoir à dire à propos de chaque scène. C'est à la fois une passionnante leçon de cinéma (tous les trucs des scènes d'action, les obstacles à surmonter, l'équilibre amené par certaines scènes, etc.) sur un film dont il faut admettre qu'il est, disposant de gros moyens, extrêmement professionnel et une édifiante causerie dévoilant le regard hollywoodien sur l'Afrique.
La recherche d'authenticité est permanente - une véritable obsession de mettre en valeur tous les efforts déployés pour faire vrai. On multiplie les conseillers pour les décors, les comportements, les costumes, les subtilités de langage - que le doublage avale en même temps que l'accent sud-africain de Caprio - et on insère discrètement des plans de Sierra Leone dans un tournage au Mozambique. Le réalisateur ne cesse de montrer combien il s'est bien renseigné tout en insistant sur la scène du film où l'aventurier Caprio dit à la journaliste Jennifer Connelly qu'elle débarque en Afrique avec son ordinateur portable et son anti-palu et estime avoir tout compris : Zwick indique bien que c'est ce qu'on lui a dit. Outre l'habituelle vision catastrophe que transmet cette série de massacres d'une extrême violence, ce n'est certes pas une méconnaissance qui choque dans le film mais le fait que les Africains ne sont comme toujours que le décor de ce que trament les Blancs, jusqu'à ce que la fin coupe la parole à Djimon Hounsou quand il aurait enfin pris la parole.
Les commentaires sur la valeur des acteurs africains vont dans le même sens d'une recherche générale de crédibilité, laquelle est également renforcée par le fait de prendre par exemple pour décor des relations individuelles entre les trois protagonistes la foule des réfugiés. Les effets spéciaux permettent avec 700 figurants de montrer un camp de dizaines de milliers de personnes. Il existe même pour équilibrer la noirceur générale un bon Africain tenant un orphelinat au milieu du conflit. Quant à Caprio, il ira jusqu'à tuer un singe pour le manger, histoire d'inverser la vision négative de l'Africain. Le summum est atteint lorsque Zwick indique que lorsque Hounsou et Caprio discutent avant d'arriver sur les lieux du massacre final - un sentimentalisme d'une platitude extrême sur les rapports d'Hounsou avec son fils - "cela fait accéder l'histoire à l'universel".
Auparavant, Zwick insiste sur l'hésitation de l'équipe du film à montrer la destruction / reconstruction de la personnalité des enfants pour en faire des soldats mais aussi sur sa détermination à insérer une compréhension de ce que les gamins ont enduré pour qu'on puisse leur pardonner. C'est également le thème du film Ezra du Nigérian Newton Aduaka, étalon d'or du Fespaco, mais là où le film d'Aduaka privilégie la complexité pour aborder la question de la réconciliation avec les autres comme avec soi-même, Blood Diamond n'évoque que le retour du fils dans le giron de l'amour paternel, une vision idéaliste soulignée par une scène lacrymogène où le père avance vers le fils qui le met en joue.
Cette bonne intention de Zwick relève de la volonté générale de "sauver" l'Afrique, une rédemption destinée à faire passer la pilule irakienne et qui expliquerait le regain actuel de films hollywoodiens sur le Continent - une vieille réminiscence des missionnaires apportant l'éducation et la civilisation. Derrière la bonne intention se profile la supériorité culturelle d'un Occident qui fantasme sa propre image sur une Afrique réduite à un rôle de faire-valoir. Comme dans Amistad, Djimon Hounsou ne pourra survivre et accomplir son destin que grâce à l'aide du Blanc qui se sacrifie pour lui. Outre le fait qu'il réduit en général le rôle historique de l'Occident dans les drames africains, jamais dans ce cinéma les Noirs n'ont de rôle moteur. De la même façon qu'on leur a accordé l'indépendance plutôt qu'ils ne l'ont obtenu de haute lutte. Ce serait cela la vraie inversion et non le fait qu'un Blanc tue du singe !
C'est ainsi que l'on répète et pérennise un discours qui empêche l'Afrique de trouver sa place dans le monde.

Olivier Barlet

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